Comment valoriser le travail et le capital amenés par les fondateurs d’une startup ?

Un petit lunch convivial, des discussions franches et sincères, de la confiance, on a une idée de startup à créer et on a envie de se projeter. Question clé à aborder très rapidement : comment répartir les parts de la société entre nous en fonction de nos apports respectifs ?

Chaque situation est différente, mais partons du principe que les futurs associés peuvent apporter du travail et/ou du capital. Il faut donc déterminer comment valoriser l’un et l’autre.

VALORISATION DU CAPITAL

Cette partie est relativement simple. 1 euro vaut 1 euro et si je le mets dans la société, il n’est plus sur mon compte en banque. Nous pouvons donc valoriser l’apport en capital sur base de sa valeur intrinsèque. Si j’apporte 100.000 euros, on le valorise comme un apport de 100.000 euros.

VALORISATION DU TRAVAIL

Cette partie-ci est un peu plus complexe. Pour l’exercice, disons que les futurs associés sont actuellement indépendants et que leur travail est généralement facturé 500 euros par jour htva.

Consacrer un jour de travail à la nouvelle société, équivaut donc à ne pas facturer 500 euros. Mais comment valoriser ce manque à gagner ? Valoriser la journée de travail à 500 euros est la première idée qui vient à l’esprit. Mais cette approche ne tient pas compte de différents points importants.

1. Lorsque l’on facture 500 euros, on n’a pas 500 euros en poche, mais entre 250 et 300 selon que l’on soit plus ou moins efficace en termes d’optimisation fiscale. On ne se prive donc pas de 500 euros, mais de 250 euros poche.

2. Lorsque l’on fait un apport en capital. L’argent est définitivement transféré dans la société. Et en cas d’échec prématuré, la mise est perdue. Pour le travail, il n’y a que les jours prestés qui sont perdus. Le risque en période de lancement est donc moindre.

3. Il est nettement plus facile de se priver d’un revenu futur potentiel que de se défaire de l’argent que l’on possède déjà.

4. Il est plus simple de donner/demander du travail que de l’argent. Si vous en doutez, demandez-vous s’il est plus facile de demander 500 euros ou une journée d’aide à un ami ?

Pour toutes ces raisons, le travail ne peut pas être valorisé sur base de son prix de facturation, mais au mieux à la moitié de cette valeur. Une journée de travail normalement facturée à 500 euros serait donc valorisée 250 euros en tant qu’apport.

EXEMPLE

Dans notre exemple, nous supposons que le travail fourni durant une première année sera non-rémunéré.

Associé 1 :
– Apport : 100.000 euros
– Valorisation : 100.000 euros
– Valorisation totale : 225.000 euros
– Parts : 100.000 / 225.000, soit 44% des parts, par exemple 44 des 100 part créées.

Associé 2 :
– Apport : 50.000 euros et 100 jours de travail
-Valorisation : 50.000 + (100 x 500 x 1/2) = 75.000 euros
– Valorisation totale : 225.000 euros
– Parts : 75.000 / 225.000, soit 33% des parts, par exemple 33 des 100 parts créées.

Associé 3 :
-Apport : 200 jours de travail
-Valorisation : 200 x 500 x 1/2 = 50.000 euros
– Valorisation totale : 225.000 euros
– Parts : 50.000 / 225.000, soit 22% des parts, par exemple 23 des 100 parts créées (nous octroyons la part que l’on ne peut pas découper en petits morceaux au minoritaire).

PERMANENCE & VESTING

Dans notre exemple, nous nous basons sur une première année de travail non rémunéré. Il serait judicieux de se projeter sur plusieurs années, mais honnêtement, qui dispose d’une boule de crystal assez précise que pour s’y fier.

Le monde et les envies changent vite. On conditionnera donc l’acquisition définitive des parts à une notion de permanence. En gros, les parts ne sont définitivement acquises qu’après une certaine échéance. Si l’associé quitte le projet prématurément, il perd tout ou partie de ses parts.

 

 

Solution e-commerce pour start-up : n’optez pas pour la F1 si vous ne pouvez pas vous permettre le pilote et l’écurie

Au moment de se lancer dans la vente en ligne, le choix de la solution e-commerce à mettre en œuvre se pose pour les startups, comme pour les sociétés d’un âge respectable. Je n’ai pas l’ambition d’établir un inventaire des solutions e-commerce disponibles et d’en analyser les forces et faiblesses. Je souhaite simplement rappeler une évidence : rien ne sert d’investir dans une formule 1 si on ne peut se permettre ni le pilote, ni l’écurie.

Et pourtant, ce scénario est tellement classique. Une société décide de se lancer dans la vente en ligne. Elle décrit tant bien que mal ses besoins fonctionnels. Elle les complique ensuite en y intégrant des idées glanées chez les concurrents ou auprès des mastodontes de la vente en ligne. Elle prend alors conseil auprès d’une agence web qui lui conseille une formule 1 qui couvre tous ses besoins actuels et à venir, et qui est belle comme quéqu’chose qui brille. Elle y consacre tout son budget e-commerce. Pour la gestion du contenu, le marketing, la communication, les opérations, la logistique, le service client, il faudra se débrouiller avec les moyens du bord. Et elle se retrouve bien démunie le jour de la livraison de la formule 1, sans pilote, ni écurie pour faire tourner la bête. Elle conclut alors rapidement que la vente en ligne, ça ne marche pas.

Une alternative serait de faire ses premiers pas dans la vente en ligne avec une solution clé en main, en se limitant aux fonctionnalités les plus standards et en limitant les articles proposés à la vente à vos bestsellers. Pour le lancement de mon site d’achat groupé de vin Levindesvoisins.be, j’ai opté pour l’achat du nom de domaine (moins de 10 euros par an), un simplissime site WordPress (gratuit) combiné avec le module de vente en ligne Ecwid (35 euros/mois pour la formule business qui couvre tous mes besoins) et Mailchimp pour le gestion de ma newsletter (gratuit jusqu’à 2.000) abonnés. Et j’ai consacré quelques jours à la mise en place de l’ensemble, évidemment. Mais même si j’avais dû engager un freelance pour m’aider à mettre tout cela en place, il y en aurait eu pour moins de 5.000 euros, solutions techniques et main d’œuvre comprise.

Ma conclusion est qu’il vaut mieux apprendre à rouler en Cambio que d’avoir une F1 remisée dans un garage. Cela laisse du temps et du budget pour tester la vente en ligne en y consacrant les efforts nécessaires en termes de gestion de contenu, marketing, communication, opérations, logistique, support client, …

 

Idée de startup vin : service d’achat en direct chez les cavistes à proximité

J’ai un petit projet lié au vin qui met trotte en tête depuis un moment. Je partage avec plaisir car si l’idée est bonne, d’autres l’ont déjà eue, et si elle est pourrie, personne ne va me la piquer. De plus, le vrai challenge réside dans l’exécution et pas dans l’idée. J’espère donc recueillir vos avis et suggestions, surtout si vous êtes cavistes ou consommateur de vin, question de lancer un projet viable, ou enterrer au plus vite un plan à la con.

Les cavistes subissent la concurrence des sites de vente en ligne
Les sites de vente de vin proposent un bon niveau de service au consommateur qui peut y consulter l’offre de vin, choisir, commander, payer et se faire livrer sans se déplacer. C’est plutôt agréable quand on a pas de voiture, pas le temps durant les heures d’ouverture ou simplement pas envie de sortir de chez soi (ou que c’est tout simplement déconseillé, comme en cette période exceptionnelle).

Les cavistes sont des commerces de quartier précieux pour conserver le tissu social. Ce sont également des dénicheurs de talents, de nouvelles perles, de nouvelles régions. Mais en termes de service, les cavistes n’ont pas les moyens de rivaliser avec les gros acteurs de la vente en ligne à titre individuel. Certains proposent la livraison des vins, d’autres prennent les commandes via e-mail ou téléphone, d’autres encore cassent leur tirelire pour acheter un site de vente en ligne que personne n’utilise. Dur, dur de proposer un service vraiment efficace. Tous les apprentis livreurs qui se jettent à l’eau en cette période troublée pourront en témoigner.

Service d’achat de vin en direct chez les cavistes à proximité
Mon idée est de créer une plateforme qui permet aux consommateurs d’acheter ses vins en direct chez les cavistes de sa région sans quitter son domicile. La plateforme prend en charge la présentation des vins, les commande, les paiements et les livraisons. Sans oublier les commandes par téléphone ou même sur papier. Ainsi que le support et le service après-vente. Le caviste offre un service efficace au consommateur. Il devient aussi facile d’acheter en direct chez le caviste local que via les sites de la grande distribution.

Qui peut vendre à qui?
L’idée étant d’améliorer le service proposé par les cavistes sans tomber dans les travers de la vente en ligne, nous éviterons les longs déplacements. Un client pourra uniquement commander auprès des cavistes de sa région, par exemple situées dans sa province ou à maximum 30 km. En d’autres mots, pas question de livrer un achat direct chez un caviste de Gand à un client situé à Namur.

Qui peut vendre quoi?
L’idée n’est pas de proposer une gamme énorme, mais bien un service de qualité. Chaque caviste participant proposerait une sélection de sa gamme, par exemple 24 vins, ce qui est largement suffisant pour faire face aux situations de consommation les plus courantes. De préférence des vins qu’il importe en direct, ou au minimum qu’il travaille millésime après millésime. Une fois que le client sait ce qu’il veut, il doit pouvoir continuer à s’approvisionner facilement (comme lorsqu’il fait ses courses en ligne).

Et pour les dollars, ça se partage comment?
– Les cavistes vendent au même prix qu’au magasin physique.
– Le client paie la livraison à la plateforme. Par exemple 7,95 euros / livraison et gratuit à partir de 200 euros. Livraison les mardi et vendredi.
– La plateforme demande à chaque caviste 25% sur les ventes un montant fixe de 20 euros/mois + 20% sur les ventes pour financer son fonctionnement de la présentation des vins à la gestion de toutes les opérations nécessaires de la commande à la livraison, ainsi que le marketing et la communication du service à la fois en ligne et dans le mode réel.
– Les cavistes touchent 75% 80% du chiffre d’affaires.  Donc pour un vin vendu 10 euros TTC, 7,50 euros reviennent au caviste et 2,50 euros reviennent à la plateforme.

Les petits plus
En plus de livrer à proximité, on peut limiter notre empreinte carbone avec des contenants légers (on évite les grosses bouteilles, on prévoit les cubis et les poches), et des modes de livraisons alternatifs (vélos, voitures électriques).

Amis cavistes, qu’en pensez-vous?
Et maintenant que j’ai « pitché » mon idée, amis cavistes, qu’en pensez-vous? Idée débile? Pas de demande de la part des clients? Répartition des dollars intenable? Génial, j’adore! On commence quand! Toutes les réactions sont les bienvenues et je vous en remercie d’avance !